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QUEL REGARD DE LA FRANCE SUR L'AFRIQUE, SI FRANÇOIS HOLLANDE EST ÉLU LE 06 MAI 2012.
 

AUTRES DOSSIERS DES BIENS MAL ACQUIS

 

 

 
             

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Dans une interview exclusive à « Afrik.com », François Hollande candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle française du 06 mai 2012, affirme une vision novatrice des relations entre la France et l’Afrique. Interview du 27 mars 2012.

 
 
 

RAPPEL DES EVENEMENTS

 
 

Me William Bourdon, avocat, conseiller aux Droits
de l'homme du candidat François Hollande

 

- William Bourdon, est conseiller en matière de droits de l’Homme de François Hollande, et, aussi un des fondateurs de « Sherpa », l’association à l’origine de l’action en justice contre plusieurs présidents africains (ndlr : Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema (et Teodoro Nguema Obiang) de la Guinée équatoriale et le défunt Président gabonais Omar Bongo Ondimba) dans le cadre de l’affaire dit des « biens mal acquis » et de la « Françafrique ».

 

- Éva Joly, président des « Verts », et, aussi ancienne juge de l'« Affaire ELF ». Malgré qu'elle a demandé, officiellement, à ses partisans de voter Hollande au deuxième tour de l'élection présidentielle du 06 mais 2012, sans avoir demander ou négocier une contre-partie.

Elle promet de s’occuper des présidents africains, dont le président congolais Sassou N'guesso, si elle est nommée « place Vendôme ».

 
 

Dans une interview au « Journal du Dimanche » du 15 avril 2012, François Hollande le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle 2012, a déclaré : « Je ne ferai aucun déplacement officiel en Afrique avec tel ou tel personnage controversé », en faisant référence aux intermédiaires de Nicolas Sarkozy tels Alain Carignon ou Patrick Balkany. La France serait, enfin, moins conciliante envers Les chefs d’Etats africains, dictateurs, récalcitrans, corrompus ? Extrait de l'interview ci-dessous réalisée par « Afrik.com ».

 
     
 
 

QUE FERA LA FRANCE, SUR L'AFFAIRE DES BIENS MAL ACQUIS ?

 
 

« Si je suis élu président de la République, je serai le garant de l’indépendance de la justice.

 Je prends donc l’engagement de ne jamais faire obstruction à des affaires judiciaires en cours. Je crois aussi dans les vertus de la transparence.

 

C’est pour moi un gage de modernité et de démocratie. C’est pourquoi je me réjouis de la campagne + Publiez ce que vous payez +, mais aussi de l’+ Initiative sur la transparence des industries extractives + et des projets visant à ce que les grandes entreprises publient leurs comptes détaillés par pays.

 

L’opacité des flux financiers, en Afrique comme en Europe, est à l’origine de pertes fiscales importantes pour nos deux continents. Nous devons mieux réguler l’activité des multinationales afin de nous assurer qu’elles respectent bien la législation fiscale de chaque pays, mais aussi que les fonds versés à tel ou tel Etat atteignent bien les caisses du trésor national ».

 
 

 

QUE PENSEZ-VOUS DE LA FRANÇAFRIQUE ?

 

« Je crois en effet, comme beaucoup d’Africains, que la + Françafrique + doit disparaître. Je m’engage par exemple à ce que disparaissent les fameuses + officines +, et à n’avoir qu’une seule politique, confiée à notre diplomatie et seulement à celle-ci. Il me semble aussi que la France doit travailler davantage avec l’Union africaine, en particulier pour la résolution des conflits armés ou des crises politiques. Nous devons donc renforcer notre partenariat avec l’+ UA +, mais aussi avec les organisations sous-régionales, dont la légitimité est précieuse lorsqu’une intervention devient nécessaire. En matière de migrations, il est évident que le quinquennat qui s’achève a nui à l’image de la France, par une politique des visas souvent humiliante, des situations traitées aléatoirement, des droits rognés. Redorer l’image de la France passera donc aussi par une nouvelle politique migratoire, ferme contre l’immigration irrégulière mais juste et sécurisante pour l’immigration légale. En ce qui concerne l’immigration économique, j’ai proposé qu’un débat parlementaire permette de définir les orientations liées aux besoins de notre économie, après concertation avec les acteurs concernés. En outre, les étudiants étrangers constituent une chance et je rejette totalement le principe de la circulaire du ministre de l’Intérieur, qui vise à rejeter ces forces vives. Les étudiants étrangers sont, pourtant, les meilleurs ambassadeurs de la France dans le monde. La France doit attirer et accueillir les talents. Je retirerai donc cette circulaire ».


PENSEZ-VOUS QUE « L'HOMME AFRICAIN EST ENTRÉ DANS L'HISTOIRE ? »

 

L’histoire de l’Humanité a commencé en Afrique. Le tristement célèbre, >> « DISCOURS DE DAKAR », auquel vous faites référence, révèle de terribles préjugés. Je souhaite de mon côté que nous nous tournions résolument vers le 21e siècle et dépassions les clichés d’antan. L’Afrique mérite mieux que cela.


MEETING DE CONFIANCE DE FRANÇOIS HOLLANDE À BERCY

 

Le dimanche 29 avril 2012, François Hollande fait salle comble à Bercy, « C'est le meeting de la confiance », avait résumé le député socialiste Claude Bartolone avant le début de ce grand rassemblement auquel assistaient notamment les écologistes Eva Joly, Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé mais aussi Corinne Lepage. « La ferveur était telle que François n'était pas pressé de partir », a résumé le maire de Paris Bertrand Delanoë, présent au côté de toute la famille socialiste, de Ségolène Royal à Lionel Jospin, de Robert Badinter à Martine Aubry...
 

Dans un discours ponctué de « François président ! » et d'applaudissements, le député de Corrèze a repris tous ses thèmes fondamentaux: rassemblement, République, laïcité, école, jeunesse, égalité ... « Je veux que le 06 mai 2012 soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs », a-t-il lancé.

 
 

Lire, également, l'article suivant :

>> QU'ADVIENDRA À SASSOU NGUESSO ET SON CLAN, APRÈS L'ÉLECTION DE FRANÇOIS HOLLANDE LE 06 MAI 2012 ?

 

 
 

 France - Diplomatie : L'Afrique centrale sur liste rouge ?

 
     
 
  16.05.2012 -Durant sa campagne électorale, lors de la présidentielle en France, François Hollande, n'a pas fait de l'Afrique sa priorité. Il n’a ni passé africain ni tropisme tiers-mondiste et se présente en homme neuf. Il a exprimé le souhait de mettre en place avec le continent une relation « nouvelle, dépassionnée et durable ». Autrement dit : rompre avec la Françafrique ou ce qu’il en reste.
Désormais Président de la République, il devra pourtant traiter d'urgence le dossier malien et celui des otages au Sahel.
 
 

Me William Bourdon, avocat, conseiller aux Droits
de l'homme du candidat François Hollande

 

Par ailleurs, les Chefs d'Etat africains incontournables dans le jeu politique hexagonal, tel Omar Bongo, ne sont plus là. De quoi créer un espace dans lequel s'engouffrent de nombreux opposants  et dirigeants du continent, notamment ceux membres de l'Internationale socialiste (IS). Ces derniers ont multiplié les initiatives auprès de leurs camarades socialistes. D'autres, ancrés à droite de l'échiquier politique français, s'inquiètent. Tour d'horizon.
 
Chefs d'Etat fréquentables
 
Plusieurs présidents africains attendent de retirer les dividendes d'une alternance élyséenne.
Membre de l'IS et proche de Stéphane Fouks, patron d'Euro RSCG, Alpha Condé mise sur ce scénario pour obtenir davantage de mansuétude de Paris à son égard.

 
  Mais le président guinéen, qui a installé le groupe Bolloré sur le port de Conakry dans des conditions contestées, devra apporter en contrepartie de vrais gages démocratiques en organisant rapidement les prochaines législatives.

Le Nigérien Mahamadou Issoufou, ami du député Arnaud Montebourg et de Guy Labertit, ex-responsable Afrique du PS, approché par de nombreux Africains malgré ses positions pro-Gbagbo, demeure un allié naturel des socialistes. Ceci ne l'empêche pas de réaffirmer l'enjeu vital que représente Areva pour son pays. Intérêt loin d'être remis en cause par François Hollande lors de leur entretien à Paris, le 15 mars. Disposant d'un quasi monopole sur l'uranium nigérien, le groupe nucléaire est pourtant la cible privilégiée des pourfendeurs de la politique africaine de la France...

Principal opposant au Centrafricain François Bozizé, Martin Ziguélé, présent à Paris jusqu'à début juin, fait de son côté le siège du PS, où il a notamment rencontré Michel Braud, chargé des relations internationales rue de Solférino. Autre membre de l'IS, Ibrahim Boubacar Keïta, donné favori pour la présidentielle malienne avant le putsch du 22 mars, est un proche de Martine Aubry.
 
L'Afrique centrale sur liste rouge
 
La côte des régimes d'Afrique centrale risque, inversement, de dévisser si le candidat socialiste accède à l'Elysée, nonobstant la présence remarquée de Laurent Fabius à Libreville, en février. Ses conseillers jurent qu’il ne s’ingérera pas dans les affaires judiciaires (biens mal acquis) et ne mettra pas en place une diplomatie parallèle – à laquelle tous les gouvernements, de droite comme de gauche, n’ont pourtant jamais cessé d’avoir recours.
 
Après avoir étrillé Joseph Kabila lors de sa conférence de presse du 25 avril, François Hollande charge régulièrement les trois chefs d'Etat visés dans l'Affaire des Biens mal acquis (BMA). Des interventions directement téléguidés par l'avocat William Bourdon, son conseiller chargé des droits de l'Homme...
 
A la question : « Que fera la France sur l'affaire des biens mal acquis ? », lors d'une conférence de presse à Paris, le 9 octobre dernier, François Hollande avait répondu : « Si je suis élu président de la République, je serai le garant de l’indépendance de la justice. Je prends donc l’engagement de ne jamais faire obstruction à des affaires judiciaires en cours. Je crois aussi dans les vertus de la transparence. C’est pour moi un gage de modernité et de démocratie... L’opacité des flux financiers, en Afrique comme en Europe, est à l’origine de pertes fiscales importantes pour nos deux continents. Nous devons mieux réguler l’activité des multinationales afin de nous assurer qu’elles respectent bien la législation fiscale de chaque pays, mais aussi que les fonds versés à tel ou tel Etat atteignent bien les caisses du trésor national. »
 
Du côté togolais, c'est peu dire que la présence de Kofi Yamgnane, l’ancien secrétaire d’État à l’Intégration de François Mitterrand,  dans le staff de campagne du candidat socialiste irrite le palais de Lomé II.

Quant aux inoxydables Paul Biya et Idriss Deby, ils sont en zone rouge, le second en raison de la disparition de l'opposant Mohamed Mahamat Saleh. Ce dossier, suivi par les sénateurs PS Jean-Pierre Sueur et Gaëtan Gorce, est aussi entre les mains d'Hugo Sada au sein de l'OIF que dirige Abdou Diouf, autre socialiste. Par le passé, Hugo Sada a piloté la communication de Jean-Pierre Cot.
 
Incontournable Côte d'Ivoire
 
Alors qu'Alassane Ouattara est un intime de Nicolas Sarkozy, François Hollande dispose de plusieurs courroies de transmission avec la Côte d'Ivoire, à l'instar de l'avocat Jean-Paul Benoît, qui lui fait passer des notes succinctes sur l'Afrique. Ancien député européen, celui-ci défend ADO et l'Etat ivoirien, notamment à La Haye, dans le dossier Gbagbo.

Localement, le PS peut s'appuyer depuis début avril sur l'ambassadeur Georges Serre, ex-monsieur Afrique du ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine (1997-2002). Jadis lié à Guy Penne, ancien conseiller Afrique de François Mitterrand décédé en 2010, Blaise Compaoré a pris soin d'étendre ses réseaux à gauche, lors de la campagne de Ségolène en 2007. Il s'appuie notamment sur des personnalités comme le maire de Lyon Gérard Collomb. (Source : La Lettre du Continent, n°634, 3.05.2012)
 
     
 
     
 

Thomas Hofnung  signe : "Le scandale des biens mal acquis"

Le journaliste français revient sur la saisie des voitures de luxe de Teodoro Nguema Obiang Mangue...

 
     
 
     
  20.11.2011 - Ce matin, sur les ondes d’ « Europe 1 », dans l’émission de Dominique Souchier : « C’est arrivé demain », Thomas Hofnung, journaliste français à « Libération », a présenté son dernier livre : « Le scandale des biens mal acquis : Enquête sur les milliards volés de la Françafrique ».

Dominique Souchier : Alors, le scandale des Biens mal acquis, qu’est-ce que c’est ? Qui est visé ?

Thomas Hofman : Ce sont des dirigeants  africains très proches de la France et qui depuis des années sont soupçonnés de détourner des fonds publics pour acheter des biens immobiliers à Paris, sur la Côte d’Azur, également des voitures de luxe, et qui ont des comptes bancaires en France, en pagaille…

DS : Quels chefs d’Etats principalement ?

TH : Alors, c’était d’abord Omar Bongo, président du Gabon, décédé en 2009, et qui a été remplacé par son fils, Ali Bongo ; le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso ; puis un dirigeant moins connu, mais pas moins intéressant, Teodoro Obiang Nguema qui est le président de la Guinée équatoriale.

DS : Alors, ce qui est intéressant, c’est que la justice française s’est saisi de cette affaire-là et qu’elle instruit vraiment, et dans votre livre vous racontez comment, à la suite de quel combat judiciaire, mené notamment par des associations : Sherpa, Transparency International, avec un avocat, William Bourdon, et avec une décision finale de la Cour de cassation qui a déclaré compétents les tribunaux à juger cette affaire. Et là, vous dites que c’est un véritable « big bang » judiciaire…

TH : Oui, c’est une première que la Cour de cassation autorise une association du type de Transparency International à se porter partie civile... C’est une première et cela ouvre de grandes perspectives pour d’autres associations de ce type dans d’autres affaires de corruption. Cette procédure, si vous voulez, c’est comme un accident de l’histoire : L’affaire s’est ouverte presque en catimini sous la forme d’une enquête préliminaire, au moment même où Nicolas Sarkozy arrivait à l’Elysée…

DS : Là, les policiers ont vraiment travaillé, hein, ils ont fait du très bon travail, ils ont découvert des choses…

TH : Oui, ils ont fait leur travail, puis le Parquet et la Chancellerie, sans doute en se rendant compte des dégâts diplomatiques que pouvait faire une telle affaire, a voulu la classer sans suite, mais cela a rebondi, et de péripétie en péripétie, le dossier est parvenu devant la Cour de cassation qui, en novembre 2010, a jugé recevable la plainte des ONG et qui a autorisé la poursuite de cette enquête. Nous n’en sommes qu’au début et nous allons certainement vers d’autres révélations…  et, au final, peut-être un scandale du type « Elf ».

DS : Le 28 septembre dernier, c’est donc tout récent, pouvez-vous raconter ce que les policiers ont découvert quand ils sont entrés au 42 avenue Foch…

TH : Mercredi 28 septembre, à 8 heures 30, cinq policiers en civil, rejoints rapidement par une quinzaine de leurs collègues en tenue, ont débarqué au numéro 42 de la prestigieuse avenue Foch dans le seizième arrondissement de Paris. Ce bien immobilier était passé un peu inaperçu aux yeux des policiers lors de leur enquête préliminaire. Avec ses 6 000 mètres carrés dans le quartier le plus cher de Paris, c'est une propriété qui défie l’imagination…

DS : Et qui appartient à qui ?

TH : Qui appartient à la famille Obiang…

DS : Et dans la cour de l’immeuble particulier, qu’y avait-il ?

TH : Une collection de voitures de luxe. Toute la journée, les policiers ont photographié, noté les numéros de châssis, fouillé les véhicules de fond en comble. Cela a pris du temps : ils ont saisi onze véhicules avenue Foch et cinq autres avenue Victor Hugo, à deux pas de là. Et quels véhicules ! Des Bentley, Aston Martin, Maserati, Porsche Carrera, Mercedes Maybach, Ferrari, une Bugatti Veyron, une des voitures les plus chères au monde, peut-être la plus chère…

DS : Un million d’euros, elle fait du 400 km/h…

TH : Les policiers ont donc saisi toutes ces voitures, les ont fait monter sur un camion à plateaux en prenant de grandes précautions vue la v
aleur de ces voitures…
 
 

Septembre 2011- Avenue Foch - La police française embarque une Maserati de  Teodoro Nguema Obiang Mangue

Eté 2006 - Saint-Tropez (Côte d'Azur, France)  : Teodoro Nguema Obiang Mangue au volant de sa Maserati

DS : Et à qui appartenaient-elles ?

TH : Au fils Obiang, qui vient de temps en temps à Paris en jet privé. Qui n’y reste que quelques jours, ce qui veut dire que ce luxueux immeuble particulier, cette immense propriété de l’avenue Foch, est la plupart du temps inhabitée.

DS : Merci Thomas Hofnung. Votre ouvrage « Le scandale des biens mal acquis », que vous cosignez avec Xavier Harel, sera publié cette semaine aux Editions « La Découverte »… (Source : Europe 1)

 
 
 

Véhcules de Teodoro Nguema Obiang, fils du Président Obiang Nguema, de la Guinée Equatoriale

 
 

 

 
     
 

Guinée-Equatoriale : l’étrange impunité d’un fils de président

 
     
 
     
 

Après celui commis par Human Rights Watch (« Well Oiled, Oil and Human Rights in Equatorial Guinea », 9 juillet 2009), c’est au tour d’un rapport de l’ONG anglaise Global Witness d’épingler les cercles dirigeants de la Guinée-Equatoriale, pétrodictature du Golfe de Guinée produisant 400 000 barils de brut/jour, majoritairement pour le marché américain.

L’enquête de Global Witness (« 
The Secret Life of a Shopaholic : How an African dictator’s playboy son went on a multi-million dollar shopping spree in the U.S », 17 novembre 2009) confirme surtout la présence d’un maillon faible parmi les personnalités africaines dénoncées dans l’affaire des « biens mal acquis » : Teodoro Nguema Obiang Mangue, alias Teodorin, alias TNO, fils du président d’un pays qui a tout de « la caricature de kleptocratie pétrolière », pour reprendre les propos du journaliste américain Peter Maas, auteur du livre Crude World, the violent Twilight of Oil (Randomhouse). Détournant les revenus publics tirés de l’exploitation du bois précieux puis, à partir des années 2000, ceux ramenés par l’extraction du pétrole, le cercle familial des Obiang aurait amassé une fortune estimée entre 500 et 700 millions de dollars. 76% de la population – malgré un PIB officiel par habitant de 29 882 dollars – continuerait à vivre sous le seuil de pauvreté.

L’affaire des « biens mal acquis » a été lancée en France en 2007 par trois associations spécialisées dans la défense des droits de l’homme. Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora alléguaient que des familles dirigeantes de plusieurs Etats pétroliers d’Afrique équatoriale – du Gabon à la Guinée-Equatoriale en passant par le Congo Brazzaville – avaient acquis pour plusieurs millions d’euros de biens sur le territoire français, moyennant transferts illicites d’argent public entre les comptes nationaux et leurs comptes personnels, le tout sur fond de soupçon de corruption et d’octroi de rétrocommissions. En 2007, rappelle Global Witness, « une enquête de la police française a montré que TNO possédait de multiples comptes en France dans des banques telles que Barclays, la BNP, Paribas et HSBC, comptes utilisées pour acheter une Ferrari 550 Maranello ainsi qu’une Ferrari 512M. Les autres voitures achetées en France incluaient deux Maseratis, une Rolls Royce et plusieurs Bugattis valant chacune plus d’1,5 million de dollars. Selon Tracfin, la cellule française de lutte antiblanchiment, ces flux mis en exergue étaient susceptibles de traduire le blanchiment du produit d’un détournement de fonds publics ». La plainte des ONG françaises avait été classée à deux reprises par le parquet de Paris, qui jugeait les infractions « insuffisamment caractérisées ».


Un an plus tard, c’était au tour de l’ONG anticorruption Transparency International de se porter partie civile pour « recel de détournement de fonds publics ». Elle était finalement déboutée fin octobre 2009 par la cour d’appel de Paris, qui refusait d’ouvrir une enquête voulue par Françoise Desset, doyenne des juges du pôle financier de Paris. (« 
La justice refuse d’ouvrir une enquête dans l’affaire des biens mal acquis », Le Monde, 29 octobre 2009).


Le rapport de Global Witness consacré aux dépenses sur le sol américain de TNO, ministre de l’agriculture et des forêts officiellement rémunéré 4 000 dollars par mois, met cette fois-ci la justice américaine face à ses obligations. Il révèle non seulement « une spectaculaire défaillance morale chez certaines banques », mais aussi et surtout « une troublante chaîne de lacunes dans le cadre de la mise en œuvre [par les Etats-Unis] des lois antiblanchiment ». Malgré les faisceaux d’indices concernant l’origine délictueuse de plus de 73 millions de dollars de virements effectués vers des comptes ouverts dans des banques américaines, Teodorin Obiang continuerait de fait à se rendre régulièrement aux Etats-Unis. Il aurait ainsi été présent lors de l’inauguration, fin septembre, du consulat de Guinée-Equatoriale à Houston, hub des compagnies pétrolières, majors et indépendantes, travaillant avec la dictature du golfe de Guinée. Devenu un personnage de la presse people américaine depuis sa relation tumultueuse avec la rappeuse Eve et ses frasques « bling bling » dans les boutiques de Beverly Hills, TNO se rendrait aussi régulièrement dans sa demeure de Malibu acquise pour 35 millions de dollars. Pourtant, note Global Witness, au titre d’une loi fédérale et d’une proclamation présidentielle de janvier 2004 – la 7750 –, les Etats-Unis peuvent refuser au cas par cas d’accorder un visa à tout officiel étranger et à son cercle familial dès lors qu’il existe des soupçons crédibles de pratique de corruption.


Ce qui est le cas de TNO : un mémorandum du Département de la Justice américain, daté de septembre 2007, et obtenu par le New York Times (« 
Taint of Corruption Is No Barrier to U.S. Visa », par Ian Urbina, 16 novembre 2009), atteste que Washington pensait alors que les revenus de monsieur Obiang étaient dérivés « d’extorsions, de vols de fonds publics et autres pratiques corrompues ». Une autre enquête, initiée par le bureau de Miami du Immigration And Customs Enforcement (Bureau d’immigration et du contrôle des douanes, ICE, dépendant du département de la Homeland Security, le ministère de la sécurité intérieure), précise que TNO aurait plusieurs fois voyagé vers le territoire américain avec plus d’un million de dollars en espèces, infraction pour laquelle il pourrait logiquement écoper d’une peine de cinq ans de prison. En 2007, alors que démarrait l’affaire des « biens mal acquis », l’ICE aurait transmis ces informations à la justice française dans le cadre d’une commission rogatoire internationale destinée à tracer l’origine des virements internationaux faits sur les comptes de TNO et de ses proches.


Derrière le rapport de Global Witness, on retrouve le journaliste américain d’investigation
Ken Silverstein, déjà à l’origine de plusieurs révélations retentissantes. Lorsqu’il écrivait encore pour le Los Angeles Times, le journaliste du Harper’s avait mis en lumière, avec son collègue T. Christian Miller, les relations « particulières » entre la présidence de l’ancienne colonie espagnole, le département d’Etat américain, les compagnies pétrolières US et certaines banques américaines. Des informations qui avaient amené le Sénat à initier une commission d’enquête destinée à tracer l’origine de 35 millions de dollars de mouvements de capitaux suspects virés sur un compte de la banque Riggs ouvert au nom du chef d’Etat équato-guinéen. Laquelle avait détaillé comment le président Obiang avait siphonné la richesse pétrolière du pays pour financer de nombreuses transactions personnelles sur le sol américain « Riggs Bank, blanchisseuse des dictateurs », par Alain Astaud, Le Monde diplomatique, août 2005). La banque Riggs avait alors été fermée, après avoir été condamnée à payer une amende de 25 millions de dollars pour avoir violé la loi, de façon « délibérée et systématique ».

Par la suite, cependant, le clan Obiang avait poursuivi ses troubles affaires. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la Guinée-Equatoriale garderait ainsi deux milliards de dollars des recettes du gouvernement dans des banques commerciales à l’étranger. « Les leçons de Riggs ne semblent pas avoir été retenues », notait un précédent rapport de Global Witness (« 
Guinée-Equatoriale : des élites amassent les recettes de pétrole, selon un rapport », par Marina Litvinsky, agence IPS, 10 juillet 2009). Teodorin, en particulier, aurait fait transférer entre avril 2005 et 2006, via la Banque de France, quelque 73 millions de dollars sur des comptes américains (ouverts dans des agences de la Wachovia, Bank of America et UBS). Une fortune que des documents judiciaires américains estiment avoir été détournée à partir de taxes « révolutionnaires » établies sur l’exploitation du bois équato-guinéen par la Somagui Forestal, société appartenant à TNO.


Une pratique courante en Guinée-Equatoriale, si l’on en croit le propre témoignage de TNO devant la Haute Cour de la République d’Afrique du Sud. En 2008, « une entreprise de construction sud-africaine avait en effet tenté de saisir deux villas [appartenant à TNO] au Cap pour se faire rembourser 5 millions de livres sterling dus par la Guinée-Equatoriale », rappelle une enquête du quotidien économique La Tribune 
Argent public à usage privé », 4 décembre 2008) : « Le plaidant arguait que les deux demeures étaient forcément la propriété de l’Etat équato-guinéen, les émoluments officiels du fils du président étant insuffisants pour s’offrir deux villas évaluées à plus de 3 millions de dollars chacune. Dans une déposition écrite, Teodoro Obiang Nguema a expliqué que, dans son pays, les ministres créaient des sociétés communes avec les entreprises qui se voyaient attribuer les contrats publics. En conséquence, a-t-il ajouté, un ministre finit avec une part importante du contrat sur son compte en banque. »


« Il est presque certain que le gouvernement français, tout comme le gouvernement américain, n’ont aucunement envie de traiter le cas embarrassant de Teodorin
, nous explique Ken Silverstein. Ils paraissent tous deux tolérer sa bouffonnerie et ses pratiques corrompues, malgré l’accumulation de preuves attestant de son indélicatesse. Pas la peine d’être un génie en géopolitique pour comprendre que tout cela a une odeur de pétrole. » Lors de son discours d’Accra du 11 juillet 2009, le président américain Barack Obama avait noté qu’« aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement. (…) Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse ».


Or, si la 7750 semble avoir été appliquée des douzaines de fois depuis sa promulgation en 2004, le fils du dictateur équato-guinéen paraît avoir été étrangement épargné pour des questions qui ont clairement lien au pétrole. Dans un article qui fait suite à la publication du rapport de Global Witness, le New York Times cite ainsi les propos de John Bennett, ancien ambassadeur des Etats Unis à Malabo de 1991 à 1994. Comparant la mansuétude de l’administration américaine à l’égard de TNO avec l’interdiction de se rendre aux Etats-Unis qui pèse sur plusieurs figures du gouvernement de coalition zimbabwéen, M. Bennett souligne que si les officiels de ce dernier pays « avaient autant de pétrole que la Guinée-Equatoriale, ils ne seraient pas bloqués par les Etats-Unis ».


« Il faudrait que l’on ait des victimes directes pour poursuivre notre action, mais elles se sentent menacées »
, explique Odile Tobner, présidente de l’association Survie. En attendant que les ONG plaignantes retrouvent des financements leur permettant de poursuivre leur combat, verra-t-on la France et les Etats-Unis hausser le ton, à l’issue d’élections présidentielles pliées d’avance et que Teodoro Obiang a promis de remporter avec un score de… 97% ? La pluie de rapports à charge contre le régime équato-guinéen peut laisser espérer un ton moins conciliant que d’habitude.... mais on peut quand même en douter. A l’instar d’Ali Bongo pour le Gabon, TNO est en effet pressenti pour remplacer son père à la tête du pays. Or, si les milieux d’affaires américains ont la mainmise sur deux tiers des réserves pétrolières de la Guinée, la France n’est pas en reste. Malgré un « niveau de corruption qui a atteint des sommets », les investisseurs français s’accrochent. « Les entreprises qui restent, quelle que soit leur notoriété ou leur poids financier, Bouygues ou d’autres encore, doivent accepter des conditions toujours léonines. Délais de paiement extraordinairement longs et “passage obligé” chaque mois devant une “commission des paiements” pour se faire délester d’exorbitants “jetons de présence” », note l’hebdomadaire Les Afriques (« 
Le chassé-croisé des compagnies », février 2009). Paris sert aussi de médiateur officieux entre Libreville et Malabo concernant le différend territorial opposant les deux pays à propos des îlots de Mbanié et Corisco. C’est à bord d’un Falcon 900 piloté par un équipage français que le président équato-guinéen se rendrait à l’étranger. Et, selon la Lettre du Continent : « S’il préfère les Marocains et les Israéliens pour assurer sa sécurité, le président Teodoro Obiang Nguema est plus à l’écoute de conseillers français qu’espagnols pour les dossiers économiques et financiers. ».

 
 

 

 
     
 

    Avec Hollande, la fin de la Françafrique ?

 
     
 
  11.05.2012  
  Les Africains auraient-ils le coeur à gauche?" s'était interrogé le portail d'information Gabonlibre pendant la campagne présidentielle française en raison de l'enthousiasme sur le continent qu'avait globalement suscité la candidature de François Hollande. "Pour toutes ces raisons liées à l'histoire et à la géographie, rien de ce qui se passe dans l'Hexagone ne nous est indifférent. Surtout l'élection présidentielle pour laquelle, consciemment ou non, le coeur et la raison des Africains ont voté pour Hollande", lui avait répondu le portail d'information sénégalais Rewmi.

Le site Camer.be, qui cite le quotidien "Le Pays", commente : "C’est un fait que les Africains francophones sont devenus très friands des grands rendez-vous électoraux français. Le scrutin présidentiel en particulier polarise l’attention. Sur le continent, beaucoup se laissent volontiers gagner par l’ivresse de ces échanges radio-télévisés, au point d’être frustrés lorsque l’Afrique n’y apparaît pas comme étant une priorité. A croire que nécessairement, le vainqueur de ces joutes oratoires, serait le messie appelé à sauver le continent de la mal gouvernance ! Pourquoi donc ce regard constamment tourné vers les autres ? Pourquoi toujours attendre que le salut vienne de la France en particulier ?"

Après cinq ans de sarkozysme, le nouveau président français cristallise de nombreuses attentes en Afrique, notamment sur la fin de la fameuse Françafrique. Rewmi, le portail d'information sénégalais, titrait "François Hollande président. Un nouvel espoir pour l'Afrique". Principales raisons de cet engouement? "Il a redonné un peu d'espoir aux Africains en se montrant favorable à l'accueil des étudiants étrangers et en s'engageant à réduire les délais d'attente de l'examen des dossiers concernant les demandeurs d'asile", explique le site.

"Avec l'arrivée au pouvoir de la gauche, certains observateurs des relations franco-africaines espèrent que le nouveau président donnera un visage différent des relations historiques", soulignent
Les Dépêches de Brazzaville. Le quotidien congolais y cite notamment de nombreuses ONG telles que Transparency International, Sherpa, Survie ou encore Agir "interprétant les proses de Hollande comme un signal visant quelques chefs d'Etats africains tels que Denis Sassou-Nguesso du Congo, le défunt Omar Bongo Ondimba du Gabon et Teodoro Obiang de Guinée Equatoriale, qui font l'objet d'enquêtes judiciaires en France". Dans un autre article sur le sujet, Les Dépêches de Brazzaville rappellentque "les capitales africaines attendent un partenariat plus équilibré avec Paris" et souhaitent de François Hollande qu'il "mette fin aux relations d'influence opaques entre la France et ses ex-colonies de Françafrique"

Du côté du Togo,
le quotidien Le Pays s'interroge. Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1991, avait promis à Alain Juppé de ne pas se représenter en 2015. "Est-ce qu'avec François Hollande ce que Blaise Compaoré avait dit à Juppé sera respecté ? A chaque élection française, les Africains ont toujours cru à une rupture de la politique franco-africaine. Malheureusement, tel n'a jamais été le cas puisque ce sont les gouvernements français, de gauche ou de droite qui défont toujours les régimes en Afrique". François Hollande a donc du pain sur la planche. Il est notamment attendu dès maintenant sur la fermeture, promise pendant sa campagne, de la cellule africaine de l'Elysée, symbole de la Françafrique qui perdure depuis Charles de Gaulle.

Pour
le site d'information Gabon libre"il serait illusoire d'attendre l'irruption d'un quelconque deus ex machina, fût-il nommé Hollande, comme tentent de le croire très naïvement bon nombre d'Africains du continent et de la diaspora..." (Source : Courrier international - Julia Küntzle)
 
 
 

 

 
     
 

Biens mal acquis : pourquoi le mal perdure ?

 
     
 
     
 
Après la mise en lumière des affaires de biens mal acquis, beaucoup croyaient que ces scandales allaient s’arrêter. Il n’en est rien puisque de nouvelles affaires ont été révélées récemment. Dans cette contribution, Sali Bouba Oumarou, analyste sur UnMondeLibre.org, nous explique les raisons derrière la persistance de ce mal.
Les scandales ayant entouré la mise en lumière des affaires des biens mal acquis ont laissé penser que les élites africaines incriminées allaient faire profil bas sur ces pratiques qui contribuent à appauvrir les Etats. Malheureusement il n’en est rien. Le mal est toujours aussi profond. En témoigne la saisie le 14 février dernier, de près de 200m3 d’objets de valeurs appartenant au fils du président de la Guinée équatoriale. La même personne chez qui la justice française avait saisi quelques mois plutôt11 voitures de luxe. Ces pratiques consistant à user des ressources publiques à des fins privées dans la sphère interne ou externe contribuent inlassablement à fragiliser la gouvernance des Etats Africains. Des facteurs endogènes et exogènes nous permettent d’avancer l’idée que la saga des biens mal acquis est loin de connaître une fin.

Au niveau endogène, force est de constater que les détournements de biens publics à des fins privées par l’élite au pouvoir restent favorisés par l’absence de véritable contrepouvoir, de mécanisme de reddition de compte, et des hésitations de la société civile à jouer son rôle de dernier rempart contre les abus des détenteurs de l’autorité de l’Etat.

Jusqu’ici les pays africains, régulièrement cités (Angola, Gabon, Guinée Equatoriale, Congo) dans le cadre du scandale des « biens mal acquis » partagent certaines similitudes. Ils disposent tous d’une économie rentière (pétrole) et se caractérisent par un déficit de gouvernance institutionnelle. Il reste constant que, dans l’ensemble des États touchés par ce phénomène, les institutions censées jouer le rôle de contre-pouvoir légal et légitime, et représenter les aspirations du peuple, ressemblent davantage à des boites d’enregistrements qu’à des véritables contre-pouvoirs.

Il en est ainsi par exemple des parlements et des appareils judiciaires qui restent largement inféodés à l’exécutif. En Guinée Équatoriale, le parti au pouvoir avec ses alliés disposent de 99 sièges sur 100. L’opposition est représentée par un seul député. Dans une telle configuration, à laquelle il convient d’ajouter le mandat impératif implicite (la désobéissance aux instructions et aux directives du parti sont considérées comme fautes graves) qui découle de la pratique législative depuis l’avènement de l’indépendance, comment imaginer le parlement s’opposer au désir du prince ou jouer son rôle de contrôle de l’action du gouvernement, et partant, de l’élite au pouvoir ? Il va de soi alors que le prince dispose d’un pouvoir absolu sur les moyens de l’Etat.

Du coté du Congo Brazzaville, le système judiciaire reste marqué par une forte corruption. La justice est classée avec le secteur des douanes parmi les services les plus corrompus du pays (2009-2011). En outre, l’exécutif, par le biais du ministère de la justice et du président de la république, assure une tutelle injonctive sur l’appareil judiciaire. C’est ainsi par exemple que le président de la République du Congo en 2008 a mis à la retraite des magistrats sans respect des critères légaux de mise à la retraite. Ainsi donc, les institutions censées jouer le rôle de contre-pouvoir ressemblent plus à des huiles essentielles qu’à autre chose. Dès lors, il est facile pour l’élite au pouvoir de faire main basse sur les richesses du pays, la rente du pétrole en l’occurrence. Les révélations de l’Affaire Elf en disent long à ce propos.

Le second élément au niveau endogène, qui nous fait dire que l’affaire des biens mal acquis a encore de beaux jours, est l’hésitation de la société civile africaine à jouer son rôle de dernier rempart contre les abus des détenteurs de l’autorité de l’Etat. Sans la vigilance et l’activisme des ONGs du Nord et d’associations africaines basées hors du continent, jamais la lumière n’aurait été faite sur ces pratiques. La braise a été allumée par le rapport de l’ONG CFFTD Terre solidaire dont le titre à lui seul donnait le ton : « Biens mal acquis... profitent trop souvent - La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales ». Et depuis lors, aucun mouvement d’organisation de la société civile dans les États incriminés par le scandale des biens mal acquis n’a joué le rôle ou ne joue le rôle « d’état de veille » contre ce phénomène. Ce sont toujours les ONGs du Nord qui continuent à défendre une cause qui devrait être défendue d’abord par les peuples concernés. Ce qui n’est pas sans apporter de l’eau au moulin de la thèse de l’exceptionnalisme occidental en matière d’organisation et de fonctionnement de la société civile.

Enfin, au niveau exogène, les pratiques de détournement des biens publics à des fins privées par l’élite au pouvoir restent favorisées par les complaisances occidentales, les soutiens politiques dont bénéficient les personnes incriminées dans les hautes sphères des États où ils investissent une part importante des sommes ainsi détournées. C’est ainsi que via la fameuse nébuleuse « Françafrique », les élites des pays francophones pointés du doigt dans le cadre des « biens mal acquis » ont toujours bénéficié d’un soutien implicite au niveau des hautes sphères de décision française. Concrètement, ces soutiens se sont traduits par les entraves au processus judiciaire enclenché depuis 2007. Le Parquet, qui n’est rien d’autre que le prolongement de l’exécutif au sein de l’appareil judiciaire, mettra fin aux poursuites par deux fois. Ce qui soulève ici une autre question : celle de l’indépendance de la justice française. Une indépendance affirmée, mais de moins en moins vécue, à en juger par le projet de réforme de la justice, il est vrai, actuellement gelé, visant à supprimer le juge d’instruction (magistrat disposant de plus d’indépendance par rapport aux magistrats du Parquet qui restent liés à l’exécutif).

En 2007 le Président Sarkozy avait promis une « rupture » dans ces relations opaques entre la France et l’Afrique, rupture qui n’a pas vraiment eu lieu. La possible alternance politique en mai en France changera-t-elle la donne ?

Sali Bouba Oumarou est analyste sur www.UnMondeLibre.org.

 

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